Troubs

A la cité Jacqueline Auriol de Coulounieix-Chamiers, le dessinateur globe-trotter Jean-Marc Troubet, dit Troubs, a posé ses bagages pour effectuer un séjour de recherche et de création dans le cadre des « Résidences de l’Art en Dordogne ».  Depuis mars 2017, l’artiste arpente la cité, le pinceau à la main, pour dessiner les habitants et leur quotidien. L’exposition Façades en janvier 2018 a donné un aperçu de ses déambulations dans le quartier, en attendant de découvrir en juin la fresque qu’il réalisera sur un mur du quartier au mois de juin.

 

Troubs a mené sa résidence depuis  l’appartement de la compagnie Ouïe/Dire mis à disposition par Périgueux-Habitat et situé au cœur de la cité.  Ce lieu est le point de ralliement et de travail des artistes investis dans « Vagabondage 932 », un projet  de création mené sur le quartier Jacqueline-Auriol à Coulounieix-Chamiers.

Ainsi, les recherches de Troubs se croisent-elles avec celles de Ouïe/Dire tout en se focalisant sur la cité, en lien avec un projet de rénovation urbaine piloté par l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine).

Auteur d’une BD dite documentaire, Il retrace habituellement en dessin ses voyages lointains et les récits d’autochtones. Il a expérimenté ici un voyage de proximité, un voyage immobile. Est-il nécessaire d’aller très loin pour trouver exotisme et dépaysement ?

Celui qui a l'habitude de prendre son temps, de se poser, a trouvé ici l'opportunité de se laisser porter par ses pas, son humeur, ses rencontres. Cette résidence en Dordogne présente la spécificité de n'avoir aucune finalité éditoriale. "Un espace et un temps de création très libres" qu'apprécie l'artiste. Il a mis à profit ce temps ouvert pour explorer de nouvelles techniques et d'autres formats. Sa boîte à outils : un pinceau, de l’encre de chine et un carnet de croquis. Sa passion : les gens, ce qu’ils ont à nous dire, à montrer ou à laisser deviner. Troubs dessine rapidement, sans filet, sur le vif, dans cette fugacité qui fait la beauté et la force de la rencontre. Que ce soit au boulodrome, au bar PMU, sur les aires de détente, dans les écoles, auprès des commerçants du quartier - le marchand de kebabs, la mercière, et au gré des échanges avec les représentants du conseil citoyen, le personnel et usagers du centre social Saint Exupéry … - il tire une galerie de portraits fragiles et touchants.  Dans ses déplacements, il est parfois accompagné de l’artiste Marc Pichelin qui enregistre les paroles des gens et capte les sons environnants créant des Polaroïds sonores. Troubs s’est également penché sur le décor du quartier et les façades des bâtiments qu’il a dessinées en expérimentant le grand format.